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dimanche 10 juillet 2016

"Grand Personnage"

Panthéon et modèles - Souverains & Personnalités

    D'après le dictionnaire ethnologique Bara-Français de Luigi Elli (page 368) les Bara désignent par Olo be  :
  • "Grand personnage"
  • notable
  • chef de clan
  • ancien
  • adulte
  • tout homme respecté par ses pairs en raison de sa position ou de sa remarquable personnalité.
   A ne pas confondre avec lonaky qui semble plus approprié (page 329) au :
  • patriarche
  • chef de clan
  • chef de lignée
   Ce terme respectueux pour désigner les anciens peut encore représenter, par extension :
  • village du roi
  • maison du patriarche
   L'histoire des Bara est riche de personnalités que vous pouvez retrouver à la page qui leur est dédiée sur le site.


   Depuis l'indépendance, on peut citer par exemple le premier vice-président de la République : Calvin TSIEBO


ou encore le fondateur de l'actuel FITIBA, l'association des Bara : Pierre NAKANY


   A Madagascar, par définition, les Razana trouvent leur place dans le panthéon familial, d'où leur rôle protecteur. On les invoque bien pour cela d'ailleurs et on renouvelle régulièrement aussi leur linceul : c'est ce que l'on appelle (à tort) "retournement des morts". Effectivement, "renouvellement du linceul" serait plus juste.

   Depuis l'accès à l'école et à la mondialisation, qu'est-ce qui nous empêche d'adopter d'autres personnages illustres tout en y introduisant des femmes qui ont marqué l'histoire de l'humanité ? C'est l'objet de cette page : 


     Avant d'être Olo be ils sont tout d'abord olo, c'est à dire des humains. Certes, en tant que "Grands personnages" ils servent de modèles mais on a tendance à les idéaliser alors qu'en tant qu'hommes, ils avaient aussi leurs défauts. Ces faiblesses étaient alors du pains bénis pour leurs adversaires et les détracteurs en tout genre.

   Même le grand Gandhi n'échappe pas à cette controverse. C'est pour cela qu'il est indispensable de bien connaître sa biographie, afin d'en faire un modèle pour notre société actuelle, tout en reconnaissant ce qu'il ne faut plus reproduire. Ce qui nous choque et nous révolte aujourd'hui - en ce qui concerne la vie du Mahatma - ne sont que les fruits de l'éducation de l'époque et de la force du surmoi ambiant...

(source)
   Qui pourrait dire que le fait d'être marié à 13 ans n'a pas laissé de trace dans la vie de Gandhi ? Si vous plongez dans sa biographie, plusieurs autres "anecdotes" pourraient expliquer certains cours de l'histoire...

   Et si vous n'avez pas encore vue le film...


... voici quelques séquences fortes de cette histoire :

   Gandhi se fait expulsé du train en Afrique du Sud. Habillé à l'occidental, jeune diplômé d'Angleterre il vit l'expérience du déclassement et entre de plein pied dans l'univers du racisme.
    Ayant terminé avec succès sa longue mission en Afrique du Sud, il rentre en Inde. Il a troqué ses vêtements occidentaux pour renouer avec les attributs traditionnels et va à la (re)découverte de sa culture.
     Entre la tenue assez riche lors du débarquement Inde et pendant la traversée du sous continent indien, il s'est encore ajusté aux réalités du pays : sa tenue se rapproche encore plus de la sobriété des plus démunis.
   Chez les jaïns, les sages déambulent nus. On dit qu'ils sont "vêtus de ciel". Gandhi, lui, est "vêtu de barreaux" car il passera beaucoup de son temps en prison.
   Torse nu derrière les barreaux, le pratiquant de la désobéissance civile est en parfaite harmonie avec ses idées. Il n'a jamais refusé ses responsabilités, à l'image de son modèle, David Thoreau, il a accepté les sanctions dans ces moments de refus d'injustice. 

   Combien de nos dirigeants oseront de nos jours prendre les mêmes risques ? La tendance est plutôt le refuge dans l'immunité parlementaire ou de l'exécutif pour abuser du sytème.
 
   A la sortie de prison, Gandhi est présenté ici dans sa tenue définitive. Il est reçu parmi les autres leaders lors de cette lutte pour l'indépendance.

   Ils se retrouvent tous dans un salon cossu "à l'anglaise"... comme sont vêtus ces chefs indiens.

   Seul le personnel est en tenue traditionnelle.
  
   Gandhi ôte des mains du serveur le plateau et il va servir ses camarades de lutte. Ce geste fort montre qu'il faut faire abstraction de ses privilèges pour défendre la cause de son pays !
   Retour en prison de nouveau... Comme le souligne les rayures sur sa tenue, les barreaux métalliques sont rappelés par des traits noirs, imprimés sur ses vêtements.
   Aussitôt libre, il retourne avec les siens (endimanchés) pour faire avancer la lutte.
 
     Maîtrisant la communication, Gandhi est torse nu lors des meeting. Il porte seulement le  dhoti ou pagne de coton indien.
      Il invite aussi tous les indiens à boycotter le tissu anglais.
      Tandis que les autres leaders ne font pas preuve d'exemplarité.
    Retour en prison de ce frêle homme qui fait trembler l'Angleterre.
  
     Le "fakir à demi nu", comme l'appelle Churchill, doit se présenter devant ce qui reste de l'autorité anglaise.
    Cette réunion de travail chez Gandhi montre le contraste entre l'environnement du penseur et celui des autres leaders indiens.
    En retrait dans ce moelleux "salon victorien" Gandhi sent la partition de l'Inde s'installer.
   Amer, il attendra le dernier attentat qui le libérera de cette victoire douce-amer contre l'Angleterre, mais une réelle défaite contre l'Union. 
   Un document d'Arte nous montre des images d'archives révélant ce qui devait être destiné au public occidental. Plusieurs incohérences nous font penser à de véritables mises en scène... avec la connivence des anciens camarades de lutte du défunts. 





   Comme nous l'indique cette dernière séquence, certaines idées de Gandhi seront enterrées en même que lui : En haut le drapeau proposé par le Mahatma et en bas celui de l'Inde flottant pendant ses obsèques.

     Les hommes ont pourtant besoins de symbole fort...

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   Afin de faire le lien avec l'article du mois précédent de ce blog, je vous invite aussi à lire :
(lire l'article)

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Mise à jour ce 201.09.2016 :
  
   La philosophe Catherine Clément complète ce dossier sur Gandhi grâce à sa conférence au Quai Branly.


    A la séquence 01h17mn37, Catherine Clément confirme que Gandhi n'a jamais transgressé son engagement dans l'abstinence sexuelle.

   Aujourd'hui encore, les indiens se posent la question au sujet du "sacrifice de la chasteté" (test yania ?), pendant lequel il dort nu entre sa doctoresse et une autre femme, ou dès fois entre ses deux petites filles. Ce qu'il singulier, c'est qu'il le fait savoir.

  La réponse de son petit fils est : "Il a fait ça car quand il est angoissé, il a des tremblements qui commence au milieu de la taille et qui le secoue de façon convulsif et les corps nus de  femmes calme ses convulsionsdans la biographie de Gandhi.


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