BARA de Madagascar

Photos & Vidéos de BARA

samedi 23 décembre 2017

Besoin de formation







   L'article du 11 mai 2017 a déjà évoqué le besoin d'éducation. Pendant la période pré-coloniale la "formation professionnelle" des Bara se limitait à l'apprentissage sur le terrain du métier de bouvier.

  Peu de temps avant l'indépendance, la scolarité a permis à quelques rares Bara d'accéder à la haute magistrature. Il en est ainsi de Calvin TSIEBO qui fut vice-président d la 1° République. 

   Au XXIème siècle bien de choses ont changé. De plus en plus des jeunes de l'Ibara se retrouvent en formation professionnelle en alternance ou non.

     Pour le cas où certains d'entre eux s'orientent vers les métiers socio-éducatifs, voici une banque de données à leur disposition dans le domaine de la sexualité et de la citoyenneté. Si le cadre légal fait référence à la France, la sexualité et la citoyenneté restent des sujets planétaires (le tabou de l'inceste est universel).

   Il n'y a pas d'âge pour retourner sur les bancs de l'école et s'est exactement mon cas depuis un mois déjà et jusqu'en novembre 2018. Les articles sur ce blog seront moins étoffés qu'avant car le programme d'apprentissage est bien chargé :

  • Développement durable
  • Economie solidaire
  • Comptabilité Gestion
  • Structure territoriale
  • Education populaire
  • Statistique (enquête / synthèse...)
  • Animations de réunion et d'information...   


Photo du mois
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Mise à jour ce 14.01.2018 :


(écouter l'émission)
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Mise à jour ce 07.01.2018 :

(source)












   

samedi 18 novembre 2017

Besoin d'information

 Teny Bara - Langue






   La culture Bara est basée sur la transmission orale. Ce n'est que beaucoup plus tard, à l'époque coloniale française que quelques ethnologues (dont Jacques Faublée) ont couché sur papier les informations sur les Bara et ayant ainsi permis de tracer plusieurs monographies. Il en est ainsi du manuscrit sur les Bara laissé par le docteur Antoine Marie Ramarlah.

  Aujourd'hui, la nouvelle génération de Bara a accès à l'information via les média modernes et elle est utilise aussi les réseaux sociaux telles que facebook.




Cependant, la plupart des Bara n'a pas assez de recul pour vérifier les sources de ces informations et tombe dans le piège de la désinformation si fréquente sur ces réseaux sociaux et même dans les journaux qui ne respectent pas trop la déontologie.

En ces périodes d'inquiétude sur l'épidémie de peste à Madagascar voici un exemple type révélant les limites du scoop et la qualité de l'information :



(source)

Bravo à L'Express pour cette information : ça c'est du journalisme !


"Décédé en octobre à Toamasina, Philippe Rahon a été présenté à tort comme étant la première victime française de la peste dans la Grande île. Sa compagne raconte.

   Elle sait que cela ne le ramènera pas. Mais elle voudrait que la vérité fasse le tour du monde avec le même retentissement que l’annonce de sa mort. «Par respect pour sa mémoire», dit-elle. Pascale est la veuve de Philippe. Il avait 40 ans. Il est décédé le 21 octobre dernier à l’hôpital de Toamasina.

   L’histoire débute quelques jours plus tôt à La Réunion. «J’ai loupé mon avion qui devait me ramener directement à Toamasina, j’ai donc pris un vol pour Sainte-Marie. C’est sur le bateau, lors de la traversée, que j’ai commencé à avoir très mal à la gorge», se souvient Pascale, «j’ai retrouvé Philippe, qui lui, allait très bien. Je suis restée trois jours au lit. Un médecin a diagnostiqué la dengue pour moi». Le lendemain, c’est son conjoint qui tombe malade. Mais l’état de santé de Philippe, qui souffre régulièrement d’emphysème et d’insuffisance respiratoire, se dégrade. Il tousse. Il respire mal et se plaint d’avoir les bronches très encombrées. «Nous avons décidé, cette fois, de voir un autre médecin qui nous a orientés vers le centre anti-peste. C’était le meilleur moyen d’ avoir rapidement un pneumologue. Mais là, ils n’ont pas voulu faire à Philippe un test anti-peste. Ils ont insisté pour le mettre directement en quarantaine. Il  ne présentait aucun symptôme ! Il ne crachait pas de sang. Il voulait bien suivre un traitement mais il voulait un test d’abord ! Ils n’ont rien voulu entendre. Nous sommes partis».

   Le vendredi soir, Philippe se réveille brutalement, il se sent très mal. Au centre médical, il est placé sous assistance respiratoire puis transféré à l’hôpital Be. Il perd connaissance, son coeur lâche. Les tentatives sommaires de réanimation restent vaines. Il meurt à 3 heures du matin».

   Avec un brancardier et l’aide d’amis qui m’avaient rejoint, j’ai dû transporter son corps moi-même à la morgue. Là, on lui a fait un test. Seulement une des trois bandelettes utilisées était positive à la peste !

   Au petit matin, la nouvelle se répand très vite à Toamasina. Un ressortissant français est mort de la peste pulmonaire. D’abord relayée par les médias malgaches, l’information va faire très vite le tour du monde.

   Depuis, Pascale n’a pas cessé de se battre. D’abord pour que le corps de son mari ne soit pas enterré dans une fosse commune, le sort réservé dans la Grande île aux victimes de la peste. «C’est une bêtise de plus qui a été dite à son sujet. Non, il n’est pas dans une fosse. Nous lui avons trouvé une place dans un cimetière de Tamatave. Et il a une très belle tombe où nous pouvons dignement lui rendre hommage», témoigne-t-elle, soulagée que sa version des faits soit enfin reconnue. Car elle s’appuie désormais sur une preuve formelle. Nous avons pu consulter le rapport d’analyses de l’Institut Pasteur de Madagascar en date du 7 novembre.

 Tous les tests réalisés à la suite d’une ponction d’organe du défunt sont négatifs. «Pour moi, pour sa famille, c’est important que la vérité soit rétablie», note Pascale, «s’il avait été correctement soigné, si les équipes médicales nous avaient écoutés au lieu de s’entêter dans l’idée qu’il avait la peste, Philippe serait toujours en vie. Il n’est pas mort de la peste. Mais il est mort à cause de la peste».
Pascale avait raison depuis le début. Mais son deuil est miné par les interrogations. «Certains médias n’ont pas fait correctement leur travail. Ils étaient surtout intéressés par le buzz. Ils ont relayé une fausse information sans jamais prendre la peine de vérifier. Et puis, la manière dont certains politiques se sont emparés de la mort de Philippe est détestable. Mais j’ai compris ce que çà cachait. La mort d’un étranger, pour eux, c’était une opportunité. C’était même le scénario parfait, à ce moment-là. Il fallait absolument qu’ils essaient d’en tirer profit. C’était un excellent moyen de récolter plus d’argent, de tirer un maximum d’aides internationales».

   Vers la fin de l’épidémie

  Philippe Rahon, originaire de l’Ain, était installé à Madagascar depuis de longues années. Pascale l’avait rejoint il y a cinq ans. Ensemble, ils avaient monté «Gasy Rug», une prometteuse entreprise de tapis artisanaux en sisal. Elle n’envisage pas de partir. Même s’il n’est plus là. «Ma vie est ici, désormais», dit-elle, «je dois continuer. Je dois me battre. Pour lui.»

  Le dernier communiqué des autorités sanitaires malgaches date du 13 no­vembre. Il faisait état d’une fin «progressive» de l’épidémie de peste. Vingt-huit personnes à travers tout le pays étaient encore en cours de traitement en début de semaine et trois nouveaux malades avaient été admis dans un hôpital.

 Dans certains centres de soins, on commence à démonter les tentes qui accueillaient encore des victimes la semaine dernière. Pour autant, le ministère de la Santé publique assure ne «pas baisser la garde». La lutte contre l’épidémie se poursuit, «en dépit de la baisse considérable des cas notifiés».

  «Les activités se consacrent, actuellement, à la sensibilisation et à la recherche active des cas ainsi qu’au suivi de toute personne qui a été en contact avec des pestiférés», a ainsi expliqué le Dr Joséa Ratsi­rarson, secrétaire général du ministère de la Santé publique.

  L’épidémie de peste qui a frappé Madagascar aurait fait 135 morts. Elle s’était déclarée fin août. La bactérie de la peste, qui se développe chez les rats, est véhiculée par les puces. Chez l’homme, la forme pulmonaire de la maladie transmissible par la toux - peut être fatale en seulement 24 à 72 heures".

© JIR
Photo du mois







    (ancien compte facebook de Bara Ihorombe Madagascar)

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Mise à jour ce 25.12.2017 :
(source)
"Dans les extraits de l’étude d’Achilson Randrianjafizanaka  sur les vols de bœufs (revue universitaire « Terre malgache, Tany malagasy », décembre 1972-janvier 1973), un personnage d’envergure apparait : l’ombiasa, « un peu du genre sorcier indien des romans d’aventure de cow-boy ».

Longtemps, il s’octroie une place d’honneur dans la vie du village, avec l’image symbolique du mohara, corne-amulette. L’introduction du christianisme l’oblige à rester à l’écart, car « être chrétien commençait aussi à devenir synonyme de civilisé ». D’autant que la généralisation des postes médicaux lui enlève une grande partie de sa clientèle.

Cependant, il faut reconnaitre qu’outre ses prétentions de connaitre l’avenir par le « sikidy », écrit l’auteur de l’étude, il possède des qualités réelles de bon observateur et  de philosophie : « connaissance de plantes médicales, connaissances astronomiques, historien du groupe ».

Consulté et sollicité pour différents problèmes de la vie sociale ou privée de chacun, il est au courant de tout, c’est l’homme le mieux informé de la région, même des drames internes aux ménages et des coups qui se préparent. En principe, il  ne fait pas de mal, « sauf peut-être aux ennemis de ses amis, ceux qui savent offrir de larges pourboires ».

L’ « ombiasa »  a également un rôle sociopolitique. Achilson Randrianjafizanaka ne s’étend pas sur celui-ci, mais sur son rôle dans le phénomène vol de bœufs, objet de son étude. « Homme pratique, estimant la richesse à sa juste valeur, sans scrupule, sachant escroquer quand il le faut, il est de ceux pour qui l’argent n’a pas d’odeur. Pas d’odeur, qu’il vienne de l’honnête éleveur qui demande un talisman pour protéger son parc à bœufs, de la malheureuse épouse qui désespère de ne pas avoir d’enfants, ou du prévoyant voleur de bœufs qui veut s’assurer le concours du sikidy. »

Au courant des coups des dahalo, si le hasard veut que le propriétaire visé passe après le bandit pour un talisman de protection, alors la fortune de l’ ombiasa est assurée. Mais il ne révèlera pas les desseins du voleur, car ce serait trop facile. Il dira plutôt :
« Les dieux m’ont dit par les sikidy que quelqu’un veut profiter de la nuit pour tenter de sortir les bœufs : alors tel jour, à telle heure, faudrait pas dormir… » Et comme l’ « ombiasa » promet le silence à tous ses clients, personne ne pensera à lui en cas d’échec. L’essentiel est de ne pas se faire prendre.

Entre l’ombiasa et les vols de bœufs, la relation est « évidente » quand des voleurs ou dahalo « surpris ou rattrapés par les gendarmes, osent défier les balles, convaincus que leurs cris Rano ! Rano ! (Eau ! Eau !) feront changer celles-ci en eau ».

En effet,  explique l’auteur de l’étude, il ne suffit pas de courir après les voleurs, car il arrive parfois que, dans les principales prisons de Toliara, Taolagnaro ou Morondava, plus de la moitié des détenus sont des voleurs de bœufs. Et de se demander si c’est la solution.

Lorsque  les jeunes « débutants»  se font effectivement prendre, les « retraités » inculquent  aux tout-petits la philosophie du vol :
« Tu seras un vaillant guerrier, mon enfant ; tu voleras et ne seras pas pris, etc. » Et même en prison, les anciens sont volontaires pour compléter la formation des inexpérimentés. Des liens de fraternité de sang se forment sous  la présidence de l’éventuel ombiasa détenu. « La relève était assurée et, d’ ailleurs, on ne pouvait éternellement enfermer quelqu’un pour vol de bœufs ! »

Conscient de cet échec, le législateur en fera une affaire criminelle et « alors, la prison à perpétuité et l’éloignement à Nosy Lava se multiplieront». Car si le Fokonolona est forcé de participer à chaque Opération vol de bœufs initié par la gendarmerie, le système de complicité et de parenté forment aussitôt un mur. L’auteur écrit pourtant que cette participation populaire est la condition sine qua non de la réussite des opérations. « Mais la participation doit être comprise, motivée, volontaire et non forcée.»".

© Pela Ravalitera



vendredi 6 octobre 2017

Besoin de se reproduire

Maneraky (milongo) - Système parental






   Cela fait douze mois déjà que cette série sur les besoins existent. Parmi les besoins primaires figurent celui de se reproduire.

   Dans "L'Evangile des païens" le spécialiste des religions Odon Vallet nous rapporte une pensée de Saint Augustin, un des éminents Pères de l'Eglise : 


"Nous sommes nés entre excréments et urines

   Qui oserait encore mettre en doute que la conception et la naissance se déroulent dans cette zone du corps humain que l'anatomie appelle sacrum


(source)

   Chaque famille donne une éducation à la sexualité à sa progéniture. Le contenu est différent en fonction de chaque culture mais les lourdes conséquences restent les mêmes quand l'ignorance sur le sujet place au second plan ce besoin fondamentale.


(source)
    Dans les meilleurs des cas, parler de la sexualité dans le cadre éducatif demeure un thème gênant, voire un sujet tabou.

     Heureusement que par le biais du programme "Éducation Complète à la Sexualité" ou ECS, l'Unesco aide les enfants et les adolescents à sortir du labyrinthe au fil de leur croissance afin de ne pas se perdre dans les méandres des grossesses non désirées, des IST ou des agressions sexuelles.



     "Dans notre monde en mutation, il n’est toujours pas aisé de grandir. Imaginez que vous ne disposiez pas d’informations fiables et de compétences solides alors que vous entamez le voyage vers l’âge adulte. Les mythes finissent-ils par se faire passer pour  la réalité ? Les pairs, la télévision et l’Internet remplacent-ils les supports et les informations fiables émanant des adultes bienveillants et qualifiés ? Heureusement, l'ECS peut faciliter ce voyage, le rendre plus sûr et plus sain pour nombre de jeunes gens à travers le monde"

   L'ECS donne les moyens aux jeunes de dire NON s'ils n'éprouvent pas encore le besoin d'avoir des rapports sexuels et ce, malgré la pression de son entourage. Tout en sachant qu'il existe des individus qui n'ont pas de besoins sexuels : les asexuels.


(lire l'article)



   Ce qui n'était pas le cas de cet artiste peintre...


(source) (lire aussi)


  Mais revenons au besoins fondamentaux, dont celui d'avoir d'avoir un rapport  sexuel comme nous le montre ce drama coréen :



Mise à jour de la page ce 26.06.2019 :
Au lendemain de la fête nationale malgache posons-nous des questions sur le nombre de malgaches dans les décennies à venir :


(voir les derniers chiffres)
Mise à jour de la page ce 25.08.2019 :
La sexualité reste un sujet délicat car dépendante de chaque culture. Heureusement qu'Arte aide au changement ! 













    Et au sujet du consentement (48mn51)





Photo du mois : 

     

mercredi 6 septembre 2017

Besoin de comprendre

Porénologie politique - Vol de zébus





   L'article de ce mois est volontairement court à l'image de la réflexion de l'Etat malgache - qui se contente malheureusement de ne bricoler que par le biais des armes - pour résoudre la successions de catastrophes générées par les dahalo.

   Effectivement, les vols de zébus dans le Sud malgache puis à travers toute l'île ont commencé par de petites actions culturelles pour finir en véritables business dans de véritables bains de sang.

   Il est donc indispensable de comprendre l'origine et l'évolution des mutations de ces sociétés et de cette nation... 

   La porénologie politique sert à cela, comme l'a dit Spinoza :


"Je me suis soigneusement abstenu de tourner en dérision les actions humaines, de les prendre en pitié ou en haine ; je n’ai voulu que les comprendre"




(source)
Photo du mois : 







    

   Négliger le facteur humain, encenser l'économie et ignorer la sociologie n'ont jamais résolu les problèmes : Preuve en est la persistance des attentats en Europe actuellement...


dimanche 13 août 2017

Besoin de dirigeants et de justice

Des royaumes à la démocratie - Juridiction





   Jadis la société Bara était structurée autour de l'autorité des souverains et de leurs fondés de pouvoir. Actuellement des représentants élus, plus ou moins démocratiquement, essaient de représenter tant bien que mal le peuple Bara. 

   Etant donné que 2018 sera l'année de l'élection présidentielle à Madagascar, des candidatures sortent de l'ombre et celle d'un pasteur roulant en Hummer est déjà bien médiatisée. Lors d'un meeting dans le stade de Mahamasina, les gradins étaient pleins à craquer et la région Ihorombe était bien représentée.



   En attendant l'ouverture officielle de la propagande électorale, voici un aperçu de ce que fut le système judiciaire Bara pendant la période pré-coloniale. Ce texte vous est présenté en avant-première d'un projet d'une monographie sur les Bara.


    "Chapitre 5 : Organisation sociale et activités de production


   Au fil de leurs migrations du sud-est vers le nord-ouest, « il est fort probable que les chefs de familles n’ont obéi à des rois que depuis quelques siècles »  selon Jacques Faublée.

   Cependant, Louis Michel reconnaît « qu’au sein d’une société pastorale bara, l’organisation des tribus et du royaume présentait un ordre assez net » . Rappelons que le foko réunit tous les Bara et que chaque clan (tariky) dispose d’un village commun. La masse de la population bara se reconnaissait sous le générique Bara Malio.  Etymologiquement « Bara Propre », cette appellation regroupe tous les hommes libres, n’appartenant ni à la noblesse, ni esclave. Bien structurée, la juridiction de la société Bara disposait de trois instances pour régler leur différend.




Les responsables et les instances judiciaires

   La première instance assurait une mission de réconciliation au sein de la communauté villageoise. Cette juridiction était sous la diligence d’un élu des villageois, indépendamment de la caste. Ce lonaky y siégeait uniquement à titre consultatif.

   La deuxième instance servait de juridiction d’appel des décisions précédentes, sous la présidence du manandranomay. Littéralement « ceux qui ont de l’eau chaude » c’est-à-dire « ceux qui détiennent le pouvoir » . Il s’agit des assistants du roi. C’est lui qui désignait ces magistrats, sur des critères « d’attachement de fidélité à sa personne »  et toujours indépendamment de leur caste. Ils pouvaient être affectés dans d’autres provinces et leurs décisions étaient irrévocables, sauf pour ce qui relève de la cour royale.

   La troisième instance, celle du pazaka, était une justice sans appel. Ici, le roi détient un pouvoir héréditaire.

   Le souverain était assisté par quatre tandonaky . Faisant partie de la cour, ces notables étaient des missi dominici en temps de paix et des chefs de guerre en cas de conflit. Cette fonction à vie pouvait être révoquée quand les administrés se plaignaient de leur incompétence auprès du souverain. La garde royale était constituée de dix hauts dignitaires, les tsimanata . Ils étaient choisis au sein de la caste noble. Un membre de ce « corps d’élite »  sera chargé de l’exécution, par un coup de sagaie, des condamnés en cas de peine de mort . L’indemnisation des magistrats ainsi que l’amende des condamnés se réglaient en zébus. De même, la place du zébu était primordiale du temps des royautés bara car les échanges économiques obéissaient aux règles du troc.

   Faute d’armée de métier, tous les hommes étaient mobilisables en cas de conflit, quel que soit leur âge, même s’ils étaient mariés. Les femmes valides accompagnaient la troupe afin d’assurer leur ravitaillement, tout en chantant des atsa. Des joueurs (pamaliha) de valiha  interprétaient des airs afin de remonter le moral des troupes. La date de début du conflit était décidée par le souverain, après consultation de l’ombiasa. C’est encore ce dernier qui annonçait la fin des affrontements, en criant « Volamena ranandria » ou « C’est de l’or messieurs » tout en s’interposant au milieu du champ de bataille avec sa canne sertie d’or. Instantanément, « les vaincus apportaient aux vainqueurs le bâton d’or de leur ombiasa et rendaient leurs armes »."


Photo du mois :



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Mise à jour ce 20.08.2017 :






 Le cadi délivre une justice de conciliation plutôt que de sanction...


(écouter l'émission)
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Mise à jour ce 28.08.2017 :






 Insécurité et corruption – Les désastres dans le Sud de Madagascar dénoncés.
(source)
 "Dans un communiqué partagé à ses pairs, un responsable d’une association civile dans le Sud, dresse un bilan sombre de la situation dans cette partie de Madagascar. Une anarchie due à l’insécurité et à la corruption.

    Cas réels constatés. Par ces mots, Emile Thomas Razafindremaka, président de l’association Gny to tsy mba zainy (GTZ), une expression en parler Bara, ethnie du Sud de Mada­gascar, traduite librement en La vérité ne meurt pas, attaque un long communiqué qu’il a partagé aux organisations de la société civile (OSC), au sein du réseau Rohy à la fin de la semaine dernière.

 « En bref, la corruption et l’insécurité règnent dans cette partie Sud de Madagascar », dénonce Emile Thomas Razafindremaka. Fort de près de trois mille mem­bres, l’association GTZ, si l’on s’en tient au communiqué de presse, est active dans les régions Atsimo-Andrefana, Anosy, Ihorombe et Haute Matsiatra. La missive publiée par le président de cette OSC s’apparente à un rapport d’une tournée qu’il a faite au niveau des démembrements de son association, dans ces quatre régions du Sud, durant le mois de juin et jusqu’au 22 juillet.

 La Justice, les forces de l’ordre, les élus locaux, les parlementaires, le représentant de l’État, les responsables auprès des services de santé publi­que, de l’éducation nationale, les fonctionnaires, ou encore, les dépositaires des pactes villageois ou Dina, et même certaines OSC et des syndicats sont frontalement pointés du doigt dans le communiqué. « Il n’y a aucune inspection. Complicités, copinages et corporatismes ont pignon sur rue. Tous sont impliqués, aussi, personne n’ose dénoncer quoi, ou qui que ce soit », a affirmé le président du GTZ.
   Il déplore par ailleurs les démagogies de certains politiciens, OSC, investisseurs, bailleurs de fonds, autorités religieuses qui ne tiennent pas compte de la redevabilité sociale, et ne recherchent que leurs intérêts. Pour appuyer ses invectives, le chef de file du GTZ rapporte des faits constatés dans certaines localités. Concernant l’application abusive des Dina, sans considération des droits fonda­mentaux, l’exemple de la commune d’Isoanala, est citée.
« Cette commune est sécurisée, puisque tout acte de banditisme flagrant, sans ambigüité, est passible de condamnation à mort. Les malfaiteurs, les bandits sont appréhendés par les mpanaradia [poursuiveurs], qui sont membres des Dina, ils sont remis aux gendarmes qui, tout de suite et sans hésitation, les fusillent sans poser de questions. Les gendarmes se soumettent aux directives des Dina », rapporte le communiqué de presse.

Abus et pressions

 Dans sa missive, le président du GTZ affirme que pareille situation est causée par le fait que les locaux n’auraient plus confiance aux forces de l’ordre et aux tribunaux, qui ont une image de corrupteurs horribles chez le peuple. À Betroka par exemple, le communiqué indique qu’un slogan tristement célèbre précède la réputation du tribunal local, à savoir, sans argent, pas de liberté ni provisoire, ni définitive. Sans argent vaut mandat de dépôt.

   La missive indique par ailleurs que malgré l’assainissement de la Justice martelé ces derniers temps, le calvaire des justiciables dans cette partie de la Grande île reste inchangé. « Des Forces de l’ordre, au tribunal de première instance, la corruption est la solution rapide », soutient le communiqué d’Emile Thomas Razafindre­maka. Les excès d’un élu local et d’un responsable de brigade, qui taxerait de 15 000 ariary chaque bovidé mis en vente, y est aussi dénoncé. Les Forces de l’ordre et les tribunaux, par ailleurs, seraient impuissants face à l’application abusive des Dina, qui tournent souvent à une vindicte populaire.
Ces pactes dont seraient dépositaires, pour certains, des parlementaires ou des responsables de collectivités décentralisées, comme celui de Betroka, confectionnés sous la houlette d’un député, et celui d’Ihorombe, surnommé le Dina du Chef de région. Des responsables politiques qui feraient pression pour faire valoir leur loi. Face à ce désastre et toute cette décadence, le président du GTZ, soutient, néanmoins, que dans tous les secteurs, des personnes intègres et compétentes veulent changer les choses, mais croulent sous les intimidations des membres de leurs corps respectifs"


Garry Fabrice Ranaivoson
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  De l'esclavage on glisse vers le système de caste officieusement entretenu jusqu'à nos jours...
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