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mardi 3 février 2015

Obsolescence programmée

Qr Code Bara - Mondialisation
Internet est bel et bien le haut lieu de la sérendipité. Le mois dernier nous avons vu "l'effet code barre". Il se trouve qu'un autre procédé d'identification plus riche encore en informations est de plus en plus utilisé depuis sa création en 1994 : le QR CODE.

Sa seconde particularité réside dans la possibilité de personnalisation de chaque Qr code. Ainsi, vous pouvez réaliser de manière officielle, via Internet, votre logo marqueur.

ici la zone "required patterns" est factice
Pour le reste, les moteurs de recherches vous répondrons si vous souhaitiez en savoir plus sur le qr code.

Voici comment l'obsolescence programmée m'a frappé via le qr code.

Confortablement installé dans le TGV pour Brussel, l'agent de la SNCF interrompt m'a lecture pour un contrôle de billet. Mon voisin de gauche sort son iphone et présente son qr code que l'agent flashe avec aisance. N'ayant qu'un vieux gsm (juste pour téléphoner - première vocation de cet outil devenu presque indispensable) je sors mon papier A4 sur lequel j'ai imprimé mon billet. Le scanner portatif de l'agent hésite un peu plus avant de reconnaître le qr code attestant que je suis en règle. Ouf, je ne vais pas me faire évacuer du train, manu militari comme Gandhi en Afrique du Sud... 

Non seulement, j'ai fait faire des économies à la SNCF, en leur évitant d'éditer le traditionnel billet cartonné avec piste magnétique & code barre, mais en plus j'ai utilisé mon imprimante dont le niveau d'encre était limite... Dans tous les cas, ce fut une révélation : Mon téléphone est bel et bien obsolète !  

L'obsolescence programmée est cette création de la soit disante intelligence humaine, que certains autres êtres humains (plus humains que les premiers ?) ont remis en question. Preuve en est la tentative de création de loi contre l'obsolésence programmée.

Mais revenons à cette bête noire qu'est l'obsolescence programmée. Effectivement, cette stratégie imposée aux consommateurs est ANTI-ECOLOGIQUE, alors que la France hébergera la conférence Paris Climat 2015 (COP21). 

Voici les dates clés de l'Obsolescence programmée (source) :


"1930 : Lewis Mumford décrit et dénonce les méfaits techniques de l’obsolescence programmée.
Historien américain spécialiste des technologies, Lewis Mumford est le premier à décrire techniquement le phénomène d’obsolescence programmée, et à le dénoncer. Selon lui, l’augmentation constante et sans limite de la production en poussant un remplacement prématuré des biens va à l’encontre de « la perfection technique, de la durabilité, de l’efficacité sociale et, globalement, de la satisfaction humaine ».

1942 : Joseph Schumpeter invente la « destruction créatrice ».
Un des grands économistes du siècle dernier, Joseph Schumpeter est largement connu pour ses théories économiques, notamment sur l’innovation qu’il décrit comme à la fois source de croissance et facteur de crise. Le phénomène de « destruction créatrice » que Schumpeter utilise pour la première fois dans son ouvrage Capitalisme, Socialisme et Démocratie publié en 1942 pose les fondements du modèle économique capitaliste fondé sur l’obsolescence programmée.

1950 : Brooks Stevens popularise l’obsolescence programmée à travers son design.
Designer industriel à succès, Brooks Stevens est connu pour avoir largement généralisé l’obsolescence programmée sur le marché américain. Il a travaillé pour de nombreuses grandes marques pour qui il a dessiné une multitude de produits et gammes régénérées de façon très rapide. Il a fait de l’obsolescence son leitmotiv et la définissait comme « inculquer à l’acheteur le désir de posséder quelque chose d’un peu plus récent, un peu meilleur et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire ».

1958 : Kenneth Galbraith publie « La Société d’Abondance ».
John Kenneth Galbraith, professeur à Harvard, publie en 1958 « The Affluent Society » (La société d’abondance). Cet ouvrage de référence dénonça ouvertement les phénomènes d’obsolescence programmée et engagea la réflexion dans le monde universitaire américain, puis européen, sur ces pratiques industrielles.

1960 : Vance Packard publie le livre « The Waste Makers ».
En 1960, le journaliste Vance Packard est l’un des premiers à alerter sur les problématiques éthiques de l’obsolescence programmée. Dans son livre « The Waste Makers » (Les fabricants de déchets), il dénonce ce système qui impose la surproduction de déchets, la dépendance à la dette et la déconnexion sociale des individus. Il a également établi la distinction entre les deux types d’obsolescence, « l’obsolescence de fonctionnalité », plutôt technique et « l’obsolescence de désirabilité » qui est psychologique.

2007 : Giles Slade revient sur l’histoire américaine sous l’angle de l’obsolescence.
Made to Break: Technology and Obsolescence in America (Fait pour casser : Technology et obsolescence en Amérique), ouvrage de Giles Slade publié en 2007, replace l’obsolescence et l’accumulation de déchets au cœur de l’histoire des Etats-Unis. Selon lui, l’invention des marques et de la publicité a joué un rôle crucial dans le développement de la société de consommation américaine actuelle. Cosima Dannoritzer s’est notamment fondée sur son travail pour faire son documentaire Prêt à jeter.

2010 : Le documentaire Prêt à jeter relance le débat.
Le film documentaire Prêt à jeter réalisé par Cosima Dannoritzer en 2010 joua un rôle important dans le retour de la controverse sur le phénomène d’obsolescence programmée. Il fut diffusé en France pour la première fois sur Arte le 15 février 2011. Son titre en anglais est The Light Bulb Conspiracy (La conspiration de l’ampoule électrique) pour faire référence au cartel Phoebus. Sont notamment interviewés dans le film, le designer John Thackara et l’économiste Serge Latouche.

2012 : Serge Latouche publie le livre « Bon pour la casse ».
L’économiste français Serge Latouche, connu pour ses prises de position en faveur de la décroissance a sorti en octobre 2012 l’ouvrage « Bon pour la casse, les déraisons de l’obsolescence programmée » qui décrit les origines et souligne les conséquences du phénomène d’obsolescence programmée."


Sinon, je vous recommande fortement de visiter ce site : 

http://obsolescence-programmee.fr

car il est tout simplement excellent !

D"autre part, il est possible d'écouter l'interview "Bon pour la casse" sur sur france culture :

écouter l'émission
Et tout récemment, j'ai vu dans la grille de programmation de France culture (au passage, cette radio n'est jamais obsolète ! ! ! )

Je vous invite à consacrer 4 minutes de votre vie (ce n'est pas grand chose par rapport à vos lamentions, quand vous pestez contre "le système" ) afin de prendre conscience de votre pouvoir de consommateur : 

écouter l'émission

Clin d'oeil
MC Solar a donné le titre d'une de ses chansons au sujet traité ci-dessus :


" Obsolète "

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