Peur de vivre ? - Chronique Dahalo
Puisque vous êtes en pleine lecture de cette article alors :
Félicitation d'avoir survécu à 2016 !
Effectivement, c'est ainsi que l'on célèbre le premier jour de l'année en malgache :
Arahaba tratry ny taona vaovao !
Comme nous le constatons, l'essentiel est de prendre conscience que l'on est encore en vie, avant de se focaliser sur l'année avenir. Cette attitude nous rappelle le réflexe des paysans malgaches suite au passage d'un cyclone : On vérifie que chacun est sain et sauf avant de se préoccuper des inévitables dégâts matériaux. Leurs habitations étant souvent sommaires (à l'opposition des tombeaux en dure, car demeures définitives) ils se résignent à la reconstruction, sans attendre un hypothétique décret de catastrophe naturel (quelle arrogance de l'homme de décider à la place de la nature) et encore moins, sans compter sur les assurances.
On est en vie. On respire.
Vers fin de l'année 2016, le prefet de la ville où je réside, Lyon, a dû publier un arrêté municipal afin de garantir la sécurité concernant la qualité de l'air que respirent ses administrés. Quand une grande ville est contrainte à appliquer une circulation alternée des véhicules (symboles de liberté des pays occidentaux) c'est que leur santé est menacée.
(source) |
(sources : photo de gauche & photo de droite) |
Evoquer le logement nous renvoie à trois cas de figure :
- Vous faites partie de la "classe aisée" alors pas d'insécurité pour vous loger.
- Vous faites partie de la "classe moyenne" alors l'insécurité vous guette. Vous n'êtes pas assez riche (revenu insuffisant) pour que les agences immobilières acceptent votre dossier. Même si vous avez toujours bien payé votre loyer et bien gérer votre petit budget familial, la société de l' "Egalité - Liberté - Fraternité" vous laisser sur le banc de touche ! Car vous n'êtes pas assez pauvre pour que votre demande de logement social (HLM) soit acceptée non plus. Notons au passage que cette couche moyenne tend à se réduire parce que les personnes vont de plus en plus rejoindre le dernier lot.
- Vous faites partie de la "classe des démunis". La liste d'attente est longue, si bien que l'Etat préfère payer chèrement les hébergements dans les hôtels au lieu de mettre en place un système plus cohérent.
Chez les Bara, du moins fin XIX siècle, l'insécurité du logement n'existait pas. Effectivement, chacun construisait sa case en respectant la configuration du village et le système social en place.
(sources : photo de gauche & photo de droite) |
Ainsi le vol de zébus reste un véritable fléau en milieu rural Bara et dans tout Madagascar comme le témoigne ce bilan de la gendarmerie malgache, rien que pour l'année 2016 :
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Boris Cyrulnik nous rappelle que "quand ont vit en totale sécurité on a un psychisme totalement engourdi". Ecoutez-le bien à la séquence 1mn42 de l'émission "Moi Président en 2017" :
(écouter l'émission du 03.01.2017) |
- la sécurité d'emploi
- la sécurité sanitaire
- la sécurité contre le terrorisme
mais pas la sécurité contre la bêtise humaine...
La seule sécurité est celle qui est en vous même, mais pour y accéder il faudra passer par le travail sur soi, qui plus est, toujours douloureux, avant d'atteindre le divin en vous et ne plus avoir peur de... vivre !
"La peur est vide en son centre" |
Je vous souhaite une année 2017, méditative ! Namaste.
Photo du mois
"Dans les sociétés tribales, où l’Etat était quasi-inexistant, quand on voulait régler un problème avec un voisin, on n’avait pas trop le choix. Impossible d’aller déposer une plainte au poste de police ou d’aller régler ça au tribunal. Alors pour assouvir sa vengeance ou simplement s’auto-défendre, on allait au plus direct : on tuait".
" Paradoxalement, plus la violence diminue, plus on est sensible aux formes résiduelles de violence... et moins on se sent en sécurité".
Photo du mois
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Mise à jour le 11.01.2017 :
Penser le besoin de sécurité nous oblige à penser la violence, mère de l'insécurité :"Dans les sociétés tribales, où l’Etat était quasi-inexistant, quand on voulait régler un problème avec un voisin, on n’avait pas trop le choix. Impossible d’aller déposer une plainte au poste de police ou d’aller régler ça au tribunal. Alors pour assouvir sa vengeance ou simplement s’auto-défendre, on allait au plus direct : on tuait".
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" Paradoxalement, plus la violence diminue, plus on est sensible aux formes résiduelles de violence... et moins on se sent en sécurité".
" On sur-estime la probabilité des événements dont on entend le plus parler. Ça revient à penser : " si on en parle beaucoup, c'est que c’est que ça doit arriver souvent ".
" Il peut y avoir encore plus dangereux que le terrorisme : c'est notreréaction aux attentats terroristes ".
" Le risque d’oublier les vrais dangers - Pour résumer, il y a :
- d’un côté, une violence en recul dont tous les électorats sur-estiment l’importance - et qui devient donc un des enjeux politiques principaux.
- de l'autre, des sujets beaucoup plus préoccupants - mais qui sont clairement relégués au second plan".
Libre à chacun d'être optimiste ou pessimiste...
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